Le vin rouge aurait un effet bénéfique sur le microbiote
31/08/2019
Selon une étude, le vin rouge aurait
un effet bénéfique sur le microbiote
Par Nicolas Gutierrez C. Sciences et Avenir le 31.08.2019
Selon une étude, les polyphénols contenus dans le vin rouge auraient un effet bénéfique sur le microbiote intestinal, et il suffirait d’une très faible consommation pour en bénéficier.
Cliché © la Revue des Vins de France
Malgré les conséquences négatives de l'excès d'alcool sur la santé, plusieurs études ont montré que la consommation modérée de vin rouge pourrait avoir un effet protecteur pour notre santé, notamment grâce au pouvoir antioxydant et anti-inflammatoire du resvératrol (une sorte de polyphénol), même si ces bienfaits restent controversés. Une nouvelle étude publiée dans le journal Gastroenterology en août 2019 montre que le vin rouge aurait aussi un effet sur notre microbiote intestinal, le rendant plus diversifié et donc plus protecteur.
L’effet des polyphénols sur le microbiote
"Les polyphénols comme le resvératrol sont des molécules de défense des plantes, qui s’en servent pour éloigner des bactéries pathogènes, et pour attirer d’autres bactéries qui peuvent au contraire se nourrir de ces polyphénols", explique Caroline Le Roy, spécialiste du microbiote intestinal à l’université King’s College de Londres, au Royaume-Uni, et auteure de l’étude. Selon la chercheuse, ces molécules auraient un effet similaire dans nos intestins : elles éloigneraient les bactéries pathogènes et faciliteraient la colonisation par des bactéries plus bénéfiques. En échange, ces bactéries digèrent les polyphénols pour nous faciliter leur absorption : "Le microbiote est très important pour pouvoir absorber les polyphénols, et ces derniers semblent importants pour avoir une bonne diversité du microbiote, ce qui est associé à un rôle protecteur important pour notre santé", résume la chercheuse. De plus, les personnes qui consommaient du vin rouge avaient un indice de masse corporel (IMC) plus bas. "Même une très faible consommation d’un verre de vin toutes les deux semaines était suffisant pour voir ces effets", s’étonne Caroline Le Roy.
Un effet probable mais pas entièrement prouvé
Dans cette étude, les chercheurs ont étudié plus de 3.000 personnes au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Belgique. L’analyse portait sur leur consommation de divers alcools (vin rouge, vin blanc, bière et spiritueux) et la composition de leur microbiote intestinal, après avoir contrôlé plusieurs variables comme l’âge, la masse corporelle, la qualité du régime alimentaire, le niveau d’études et même la structure familiale. Pour confirmer ces résultats, ils ont reproduit l’analyse chez des jumelles, la seule différence étant la consommation d’alcool. "Le seul alcool qui était associé à une plus grande diversité du microbiote était le vin rouge. Le vin blanc, qui a moins de polyphénols, montrait un petit effet mais ce n’était pas statistiquement significatif", récapitule Caroline Le Roy.
Cependant, la chercheuse explique que cette étude ne montre qu’une association entre consommation de vin rouge et plus grande diversité du microbiote : "Cette étude ne nous permet pas de conclure à un effet causale, pour cela il faudrait faire un essai clinique chez l’humain où on donnerait du vin rouge à un groupe et on les compareraient à un groupe contrôle, nuance la chercheuse. Mais pour des raisons éthiques, cela serait très difficile à faire car on connaît l’effet négatif que l’abus d’alcool peut avoir sur la santé.
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