Les érythrones et les bourdons
20/03/2017
Les érythrones et les bourdons
par Patrick Paubel
naturaliste
Balade naturaliste ce 10 mars 2017 sur le plateau des Charmilles, commune de Lompnas dans le Bugey dans le sud de l'Ain.
Météo très favorable avec vent léger et température de 18 à 20°C au soleil. Primevères et violettes et nivéoles abondantes.
La semaine dernière, la neige est tombée en abondance sur les crêtes. Il en reste encore dans les recoins le plus au nord du chemin que nous parcourons. Un ruisseau en fond de combe avec de nombreuses pontes de grenouille agile probablement. (C'est déjà pondu en Bresse depuis le 1er mars).
Arrivés sur le plateau, le spectacle est éblouissant, avec un parterre d'érythrones en cours de floraison. On les voit s'ouvrir à tous les stades selon l'emplacement. Cette station se trouve en sous-bois, exposée au sud et parfaitement ensoleillée car les charmilles n'ont pas encore feuillé.
Un parterre d'érythrones
Cliché © Patrick Paubel
Notre extase devant la beauté de ces fleurs est rompue par des bruits de bourdonnements et de vrombissement. C'est alors que nous découvrons les bourdons, rendus fous par la source dans laquelle ils puisent tous en pollinisant chaque fleur.
Cliché © Patrick Paubel
Toutes les fleurs sont visitées, et celles qui sont déjà fécondées sont abandonnées immédiatement jusqu'à trouver celle qui est au meilleur stade (pétales non retournés et pistil pas encore allongé). Ces bourdons appartiennent aux deux espèces fréquentes dans la région, Bombus terrestris et Bombus lapidarius. Certains d'entre eux sont couverts de pollen blanchâtre, qu'ils déposent sur les longs pistils des fleurs qui les intéressent le moins, car elles sont en fin de période attractive. (Leur nombre nous surprend, car à cette époque, ce doit être des fondatrices ?).
Cliché © Patrick Paubel
L'Érythrone dent de chien, Erythronium dens canis, est une Liliacée relativement rare. Quelques stations dans l'Ain et on m'en a rapporté une de quelques pieds dans le massif du Vuache. Le bulbe a la particularité de produire des "cayeux" et la dissémination des graines est assurée par des fourmis dont les larves consomment un organe, "l'élaïosome[1]".
Cliché © Patrick Paubel
Impression d'avoir été privilégiés en étant à l'heure H du jour J au bon endroit.
[1] NDLR : un élaïosome (du grec elaios- huile et some- corps), également appelé « éléosome », est une excroissance charnue attachée aux graines de certaines espèces de plantes.
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