Pollution par les plastiques : des solutions ?
28/11/2015
Découverte d’une
larve mangeuse de plastique
La pollution de la planète par les déchets plastiques non biodégradable est un sujet très préoccupant. Voir dans ce même blog les articles : Pacifique : un continent de déchets fait plus de six fois la France et également : Les lacs des Alpes sont contaminés par le plastique.
Une publication d'une équipe de la Stanford University annonce une note d’espoir dans la lutte contre la pollution plastique. En effet, l’étude démontre l’aptitude du ver de farine, la larve du ténébrion meunier (Tenebrio molitor), à dégrader le plastique. Les larves de ce Coléoptère peuvent vivre avec un régime composé de polystyrène et d'autres types de plastiques. L’étude montre que 100 larves peuvent consommer de 34 à 39 milligrammes de polystyrène par jour.
Ainsi, selon l’un des auteurs, l’ingénieur Wei-Min Wu, les larves pourraient être une réponse partielle au problème de la pollution plastique.
Si cette découverte est révolutionnaire, c’est que les larves transforment le plastique qu’ils ingurgitent en dioxyde de carbone, en biomasse et surtout en déchets biodégradables. Un déchet qui, selon l’étude, est sain pour la culture des plantes et l’agriculture. Ce sont les bactéries présentes dans les intestins de ces larves qui permettent au plastique de se dégrader. En effet, après avoir donné des antibiotiques aux larves, le plastique qu’ils ingèrent ne se dégrade plus lors de la digestion. Bien que d’autres insectes, comme les cafards, soient capables de manger du plastique, ils ne rejettent pas de déchet biodégradable.
Ainsi cette découverte ouvre la porte à de nombreuses nouvelles recherches. Par exemple, sur la capacité des micro-organismes, présents dans les intestins des larves, à détruire d’autres formes de plastique comme le polypropylène, ce plastique utilisé pour créer des pièces automobiles, des textiles ou encore les microbilles. De même comprendre le fonctionnement du système digestif des larves de Tenebrio molitor pourrait permettre de fabriquer des plastiques qui se dégraderaient plus facilement ou mettre en place une nouvelle technique de dégradation des déchets plastiques.
Néanmoins, malgré cette bonne nouvelle, Wu rappelle que la seule réelle solution pour sortir de la « crise plastique » est d’éviter les déchets et d’amplifier le recyclage.
D'après Univers Nature, une autre équipe de recherche aurait établi en 2014 que les larves de la fausse teigne (Galleria melonella) qui se nourrissent de la cire des ruches des abeilles ont des propriétés similaires : elles peuvent manger et digérer le plastique utilisé pour les sacs-poubelles.
Source :
http://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/acs.est.5b02661
Un plastique 100%… algues !
Une alternative au plastique sans aucun dérivé de pétrole, voilà ce qu’offre la PME bretonne, Algopack. En 2011, Algopack déposait un brevet : la start-up avait découvert dans les algues brunes une molécule naturelle « qui se comporte comme les molécules utilisées dans les matériaux pétro-sourcés habituels ». Ainsi ces algues sont un matériau qui permet de créer un « plastique » qui exclut tout emploi de dérivé de pétrole.
Remy Lucas, le fondateur de l’entreprise, prouve le côté révolutionnaire et vertueux d’une telle découverte. L’algue est essentielle pour l’écosystème, « elle capte 960 kg de CO2 à la tonne, elle ne consomme ni pesticides, ni engrais et elle envoie de l’oxygène à la mer ». Dans un souci écologique, Algopack a choisi de cultiver les algues pour perturber au minimum l’écosystème marin, de même l’entreprise utilise des espèces locales, non invasives. L’ambitieuse start-up s’est ainsi assurée que les algues présentes au Japon, aux États-Unis et en Irlande sont aussi compatibles afin qu’une présence internationale ne contredise par leur éthique. De plus Algopack contribue à l’économie circulaire : la matière disparaît en 12 semaines en terre et se dégradera en quelques heures sans polluer, si elle finit dans l’eau.
Actuellement, malgré des clients et partenaires dans le secteur de l’automobile, du packaging ou de la grande distribution, l’Algopack se développe majoritairement sur des petits marchés. En effet, la production est encore faible et la matière opaque. De plus l’Algopack ne possède pas encore l’aptitude au contact alimentaire, bien que la start-up travaille à trouver des laques végétales, sans plastique, qui empêcheront que le matériau ne se dégrade au contact de la nourriture. Néanmoins Remy Lucas reste positif, il explique que « le plastique a mis 50 ans avant d’être vraiment compatible à tous les domaines ».
Source :
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