Le Cincle plongeur
26/06/2015
Une nichée pour le printemps, une pour l'été…
par Dominique Delfino
Photographe naturaliste et animalier
Il existe, dans le Pays de Montbéliard, des endroits rêvés pour observer le Cincle plongeur. Les ruisseaux de « têtes de bassin » avec leurs sources karstiques émergentes au fond de nos reculées, avec leurs grottes et leurs cascades moussues constituent toujours un cadre exceptionnel » explique.
Depuis plus de 25 ans, j'observe le Cincle, fidèle à ces endroits, trouvant dans ces biotopes les conditions idéales de « niche écologique », notamment pour assurer sa reproduction.
Ainsi chaque année, le couple s'installe dans la cavité d'un rocher, abritée par un rideau d'eau, qu'il franchit pour rentrer et sortir du nid parfaitement invisible. Le bec rempli de nourriture qu'il capture en partie sous l'eau, le couple assure, durant près de trois semaines, un va et vient permanent pour nourrir les poussins dont les cris stridents percent le bruit de la chute d'eau, témoignant ainsi de leur présence.
Il s'agit là d'une ponte de remplacement à la première nichée, noyée début mai, les cascades ayant connu partout des débits très puissants lors des pluies diluviennes. Dès la décrue, le Cincle plongeur a reconstruit très rapidement son nid. Mes observations de ces derniers jours confirment la réussite de la reproduction avec le départ des poussins à la découverte de leur milieu. Les parents nourriront les jeunes Cincles plongeurs durant une quinzaine de jours encore, avant de les chasser, pour les contraindre à acquérir leur indépendance et leur imposer de trouver un autre territoire pour passer l'hiver.
En attendant, peut-être, encore une belle nichée d'été pour animer les cascades de ces « petits bouts du monde » au Pays de Montbéliard.
Cliché © Dominique Delfino
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