Greffe d’ovaire : Besançon confirme son excellence
12/05/2014
Greffe d’ovaire : Besançon confirme son excellence
(reproduction d'un article de "en Direct")
La cryoconservation de tissu ovarien est un espoir pour toutes les femmes ayant un jour à subir des traitements toxiques susceptibles de provoquer une insuffisance ovarienne prématurée, voire une stérilité.
Le tissu ovarien est prélevé, conditionné, congelé, puis stocké dans l’azote liquide à -196°C, dans l’attente de pouvoir être réimplanté chez la patiente après sa guérison, si elle émet le souhait d’une grossesse.
Le 22 juin 2009 naissait au CHRU de Besançon le premier bébé français conçu après cryoconservation et autogreffe d’un ovaire, une intervention réalisée par l’équipe du professeur Christophe Roux. C’était la première fois au monde qu’une grossesse était rendue possible chez une patiente ayant auparavant bénéficié d’une greffe de moelle osseuse. Trois autres bébés sont nés en France depuis, et l’équipe comtoise peut s’enorgueillir d’avoir encore mené à terme l’une de ces grossesses, en 2011.
Depuis juillet 2013, l’unité de biologie de la reproduction du CHRU de Besançon pilote l’un des deux protocoles de recherche français dédiés à la réutilisation par autogreffe du cortex ovarien cryoconservé. Ce protocole, sous la responsabilité du docteur Clotilde Amiot, regroupe une douzaine de centres hospitalo-universitaires. Assurer l’innocuité de la greffe figure dans les objectifs prioritaires de la structure. « Certaines pathologies cancéreuses présentent le risque de réintroduire la maladie dans l’organisme de la patiente, au cas où des cellules malignes auraient colonisé le tissu avant son ablation et sa conservation », explique le professeur Christophe Roux. D’où l’accent mis sur la recherche au laboratoire Interaction hôte-greffon / tumeur et ingénierie cellulaire et génique pour détecter les cellules anormales dans le tissu ovarien. « Nous avons recours à la biologie moléculaire et à la cytométrie en flux multicouleurs, dont la sensibilité de détection des marqueurs de surface sur une cellule cancéreuse est aujourd’hui aussi excellente pour du tissu ovarien que pour le sang ou la moelle osseuse », précise le docteur Clotilde Amiot.
Des résultats obtenus grâce à la plateforme de biomonitoring installée à l’Établissement français du sang Bourgogne - Franche-Comté, un outil particulièrement performant pour mener à bien ces recherches de pointe.
Contact : Christophe Roux - Clotilde Amiot
Laboratoire Interaction hôte-greffon / tumeur et ingénierie cellulaire et génique
Établissement français du sang Bourgogne - Franche-Comté / Université de Franche-Comté / INSERM
Tél. (0033/0) 3 81 21 86 98 / 86 81
Source : "En direct" Le Journal de la Recherche et du Transfert de l'Arc Jurassien, n° 253, mai-juin 2014, p. 4.
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