La Prêle des marais
15/02/2013
La Prêle des marais
La Prêle des marais (Equisetum fluviatile L.) appartient à la famille des Équisétacées. Il s'agit d'une plante amphiphyte inféodée aux zones humides.
Les Prêles sont, au point de vue de révolution, des reliques. Elles sont les témoins d'anciennes périodes géologiques de l'histoire de la terre. Les ancêtres des Prêles actuelles ont leur place dans la formation des bassins houillers et elles constituent donc une des principales sources d'énergie de notre époque.
Parmi les Prêles actuelles, E. fluviatile L. et E palustre L. sont celles que l'on trouve le plus fréquemment sur les rives et dans les eaux peu profondes, en Europe. La première pousse souvent sur des sols acides (siliceux) ou tourbeux en particulier au pied des montagnes, formant des peuplements au bord des eaux dormantes où elle peut prédominer dans les roselières.
E. palustre apparaît souvent dans les prairies marécageuses et les pâturages humides sur les sols argileux, principalement à basse altitude; on ne la trouve que rarement dans les endroits élevés bien qu'on l'ait trouvée dans les Alpes à 2450 mètres d'altitude. Les deux espèces sont circumpolaires dans l'hémisphère nord.
Les Prêles, grâce à une multiplication végétative abondante, (les rhizomes articulés rampants s'enfoncent jusqu'à un mètre de profondeur) participent à l'envahissement des rives; elles sont coriaces et supportent des fauchaisons fréquentes. On a compté par exemple, sur un mètre carré de marécage fauché, 1300 tiges de Prêles des marais. Elle ne convient pas comme fourrage car ses membranes cellulaires contiennent trop d'acide silicique. Les Grecs les appelaient "queues de cheval" ou "crins de cheval" et ce nom, latinisé, leur est resté (equus = cheval, saeta = crins, longs poils).
Ce sont des plantes vivaces au rhizome souterrain formé de longs articles, aux tiges dressées, aux ramifications verticillées. Les tiges sont rayées, les articulations bien marquées ; la base de chaque article est entourée d'une gaine de feuilles écailleuses. Les plantes temporairement recouvertes d'eau forment souvent des racines dans ces "nœuds" (1).
Certaines Prêles forment deux sortes de tiges : printanières (fertiles) et estivales. E. fluviatile et E. palustre forment une seule tige verte terminée par un épi sporifère (2). Les épis sporifères apparaissent en été à l'extrémité des tiges. E. palustre a des tiges minces et des gaines à 6-10 dents (3); E. fluviatile a des tiges plus fortes, ovales, aux gaines à 15-30 dents (4).
Source :
V. Vetvicka (1981). - Plantes du bord de l'eau et des prairies. Ed. Gründ.
2 commentaires
J' ai acheté cet été dans une jardinerie un pot de prèles des marais que j'ai mis dans un bac ( 1.16m x 0.43)sur mon balcon avec des joncs de marais.
je me suis aperçu que ces prèles se reproduisaient rapidement dans l'ensemble du bac, et je me demande si ces prèles ne vont pas étouffer mes joncs de marais ? dois-je les séparer ?
l'hiver, les tiges de ces prèles meurent elles comme les joncs de marais ou restent elles vertes ?
merci d'avance pour votre éventuelle réponse. Jean Luc LABADIE - LE HAVRE
Les prêles sont pourvues de rhizomes, c'est-à-dire des tiges profondes articulées et dotées d'une multiplication végétative luxuriante. De ce fait, elles participent activement à l'envahissement des rives. Bien que les tiges aériennes disparaissent à la mauvaise saison, ces plantes vont redémarrer avec enthousiasme au printemps. Il faut donc limiter le mieux possible le développement de ces rhizomes.
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