Sortir du nucléaire
25/06/2011
La sortie du nucléaire marque des points
(Dernière mise à jour 05/01/2014)
Ces dernières semaines voient la sortie du nucléaire progresser en Europe. La Suisse a décidé de sortir en 2034, l’Allemagne en 2022, les Italiens ont refusé la relance du nucléaire par référendum. Même en France, bastion du nucléaire, des lignes bougent...
Allemagne - Le dernier réacteur sera arrêté en 2022 !
Le 30 mai, le ministre de l’Environnement Norbert Röttgen a annoncé formellement que l’Allemagne – la 4e économie mondiale et la première d’Europe - sortira du nucléaire en 2022. Le gouvernement d’Angela Merkel annule donc la loi d’octobre 2010 qui repoussait la sortie jusqu’en 2036. Une semie-victoire pour le mouvement écologiste allemand, qui préconisait un délai de sortie beaucoup plus rapide et restera mobilisé.
Allemagne - L’Agence Fédérale de l’Environnement préconisait la sortie du nucléaire dès 2017
Selon une étude publiée en mai 2011 par l’Agence Fédérale de l’Environnement (Umweltbundesamt), intitulée « Réorganisation de la production électrique en Allemagne », une sortie totale du nucléaire à échéance 2017 est possible, sans nuire à l’approvisionnement électrique et sans aller à l’encontre des objectifs de lutte contre le changement climatique.
Référendum en Italie - 94% des votants rejettent la relance du nucléaire
Le 13 juin 2011, 25 millions d’Italiens (94% des votants) ont dit "non" à la relance du nucléaire, voulue par Silvio Berlusconi. Ce vote souverain marque un adieu sans doute définitif à l’atome dans la Péninsule.
Suisse - La sortie du nucléaire à l’horizon 2034
Le 25 mai 2011, le gouvernement suisse (le Conseil fédéral) a décidé d’engager le pays sur la voie de la sortie du nucléaire, à échéance 2034. Les centrales nucléaires helvètes seront mises à l’arrêt à la fin de leur durée d’exploitation et ne seront pas remplacées. Le 8 juin 2011, les députés du Conseil national ont voté plusieurs motions allant dans le même sens.
Japon - 11 gouverneurs pour la réduction ou la suppression des centrales
Selon une étude menée par le quotidien japonais Asahi Shimbun, 11 des 47 gouverneurs des préfectures du Japon ont déclaré que les centrales nucléaires devaient être supprimées ou voir leur nombre diminuer à l’avenir.
Japon - Création d’une fondation pour la sortie du nucléaire
Monsieur Son, le président de la Softbank (la plus grande entreprise de téléphones portables du Japon) a annoncé le 20 avril 2011 la création de la "Fondation des énergies naturelles" dont le but est la sortie du nucléaire (1).
France - La région Nord-Pas de Calais pour la sortie du nucléaire
Le 14 avril 2011, le conseil régional du Nord-Pas de Calais a adopté une motion prenant position pour la sortie du nucléaire. Dans cette région est implantée la centrale nucléaire de Gravelines, la plus importante d’Europe.
France - La région Auvergne demande la sortie du nucléaire
Le 19 avril 2011, le Conseil général d’Auvergne a adopté à la majorité une motion demandant au gouvernement "de décider au plus vite de sortir de la dépendance au nucléaire".
France - La ville de Strasbourg demande l’arrêt de la centrale de Fessenheim
Le 15 avril 2011, la Ville de Strasbourg a adopté une motion intitulée "Arrêtons Fessenheim". On ne saurait mieux dire !
Pologne - Le programme nucléaire devrait être "ré-examiné" à la lumière de la décision allemande
Le 30 mai 2011, l’Allemagne a décidé de sortir du nucléaire en 2022. La Pologne, qui avait pourtant confirmé son programme nucléaire après le déclenchement de la catastrophe de Fukushima, déclare devoir "ré-examiner" ses projets nucléaires suite à la décision allemande.
La position de l'Église de France sur le traitement des déchets nucléaires
Les catholiques organisaient jeudi soir à Joinville, en Haute-Marne, une rencontre publique sur l’enfouissement de déchets nucléaires sur le site voisin de Bure. Interview de Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes. Voir à ce propos l'article de Sciences et Avenir.
Ouvrage de Sezin Topçu, La France nucléaire, l’art de gouverner une technologie contestée, Seuil, 349 p., 21 euros. (Janvier 2014).
Sezin Topçu est historienne et sociologue des sciences, chargée de recherche au CNRS, membre du Centre d'étude des mouvements sociaux à l'institut Marcel Mauss - EHESS auteur de La France nucléaire, l'art de gouverner une technologie contestée. au Seuil.
Article offert par Mediapart : Sezin Topçu : « Le nucléaire gouverne par le secret »
Vidéo dans l'article. Pourquoi la société française a-t-elle si bien accepté le nucléaire ? Pour la chercheuse Sezin Topçu, c’est le résultat de stratégies très efficaces : la politique du fait accompli et l’art de gouverner par le secret.
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