Le film "Pollen"

Le film "Pollen"

  (Dernière mise à jour : mai 2012)

 

Pollen, les pollinisateurs aux quatre coins de l'Amérique© Disney

 

La première étape s'effectue au Panama, dans la forêt équatorienne entre la Vallée d'Anton et Gamboa. L'Abeille à orchidées utilise le parfum de l'orchidée-baquet pour séduire un partenaire. Sournoise, la fleur piège son visiteur le temps de lui donner deux sacs de pollen qu'elle transmettra alors à la prochaine fleur.

 

L'abeille à orchidées du Panama © Disney

 

Dans cette région du monde, il n'y a pas que les insectes qui pollinisent les fleurs. Le Colibri, avec son long bec et son impressionnant vol stationnaire, s'avère un efficace distributeur de pollen. Ce n'est pas pour rient qu'on l'appelle "oiseau-mouche".

 

L'infatigable oiseau-mouche des forêts tropicales © Disney

 

Sa forme spécifique permet au colibri d'être le seul pollinisateur de certaines plantes, car aucun insecte ne parvient à atteindre le nectar de ces fleurs en trompette. Pour cela, il utilise bien entendu son bec grand et fin, mais aussi sa très longue langue.

 

Le long bec du colibri © Disney

 

Il arrive que plusieurs oiseaux soient attirés par le nectar d'une seule fleur. Pour l'atteindre, ils sont généralement prêts à se battre. Louie Schwartzberg a capturé des images surprenantes de ces combats à grande vitesse.

 

Bataille de colibris  © Disney

 

L'équipe du film est partie tourner au Mexique, dans la réserve d'El Rosario, à Michoacan. C'est à cet endroit que des nuées de milliers de papillons Monarques passent l'hiver à l'abri du froid. Ils colonisent les forêts d'oyamels, des conifères.

 

L'hivernage mexicain du papillon Monarque américain © Disney

 

Les millions de Monarques (Danais plexippus) couvrent toute la surface des arbres où ils restent relativement immobiles durant toute la période d'hivernage. Ils prennent des forces car bientôt, ils se rendront en Amérique du Nord.

 

Un manteau de Monarques © Disney

 

Tous les papillons nés en automne dans la région des grands lacs, au Nord des Etats-Unis, ont voyagé vers le Mexique. Une à deux générations de papillons seront nécessaires pour retourner vers les Etats-Unis.

 

Un grand voyageur, ce Monarque ! © Disney

 

Au Nord du Mexique, dans le désert de Sonora, les Chauves-souris à long nez femelles sont, elles aussi, voyageuses. Elles parcourent près de 100 km aller-retour depuis leur grotte afin de se nourrir des fleurs de cactus cardon. Sans ce nectar, elles ne pourraient alimenter leurs petits.

 

La petite Chauve-souris à long nez du Mexique © Disney

 

Les fermes d'amandes qui se situent au Sud de la Californie accueillent des abeilles. Installées au milieu des amandiers, elles sont apportées spécialement pour travailler à la pollinisation des arbres.

 

Des abeilles californiennes travailleuses © Disney

 

La ferme d'amandes de Fort Tejon, en Californie, fait appel à des ruches provenant parfois de plusieurs centaines de kilomètres. Les pollinisatrices sont déplacées selon les besoins. 2,5 millions de colonies sont utilisées aux Etats-Unis, dont 1 million pour les amanderaies.

 

L'abeille ouvrière porte bien son nom © Disney

 

Les fleurs d'amandier apparaissent en février, et immédiatement, les abeilles sont sollicitées. Elles vont butiner des centaines de fleurs en un laps de temps limité. Elles rangent le pollen sur les côtés de leurs pattes arrières.

 

Des milliers de fleurs à butiner © Disney

 

Une fois que les fleurs sont fécondées à l'aide des abeilles, les amandes commencent à apparaître et pourront être récoltées. Le désormais tristement célèbre syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles implique donc directement l'industrie agro-alimentaire.

 

Mission accomplie © Disney

 

Pendant que les abeilles butinent, les papillons Monarques entament leur voyage de retour vers la région des grands lacs. Ils remontent le long du Texas, du Kansas et du Missouri où ces gigantesques nuées ont un impact positif sur la flore locale.

 

Retour au Kansas avec le Monarque américain © Disney

 

Les Monarques se reproduisent exclusivement sur une mauvaise herbe surnommée "herbe à papillons". Celle-ci est une plante toxique (famille des Asclépiadacées) qui lui offre sa protection : en mangeant les feuilles empoisonnées, la chenille se protège des prédateurs et devient dangereuse pour eux.

 

Le temps de la reproduction © Disney

 

L'équipe de Louie Schwartzberg a filmé patiemment la transformation de la chenille en papillon. Cette incroyable mue a lieu sur l'herbe à papillons, une plante trop souvent détruite pour laisser place à des terrains cultivables.

 

La métamorphose de la chenille en papillon © Disney

 

Une fois la métamorphose de la chenille effectuée, pendant quelques temps encore, le papillon est toujours toxique pour ses prédateurs. Il recommence le cycle et perpétue l'espèce en butinant les fleurs de cette plante qui est indispensable à sa survie.

 

Un cycle sans fin © Disney

 

Le Monarque signale aux prédateurs sa toxicité par la couleur orangée. Les motifs de ses ailes sont tellement efficaces pour assurer sa survie que d'autres papillons, qui ne sont pas vénéneux, ont adopté les mêmes.

 

Autres papillons dont la décoration des ailes imite celle du Monarque © Disney

 

A Wilcox, en Arizona, Louie Schwartzberg s'est attelé à filmer les bourdons qui pollinisent les fleurs de tomate en les faisant vibrer. Le pollen récupéré ainsi est transporté de plant en plant, et c'est le seul moyen de produire des tomates même dans cette serre totalement industrielle.

 

Le bourdon qui faisait vibrer les fleurs © Disney

 

Tous les pollinisateurs présentés connaissent un fort décroissement de leur population, en partie du à la destruction de leur habitat naturel. Mais aucun n'inquiète plus que le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles, qui pourrait avoir des conséquences sur la biodiversité mondiale.

 

Ces abeilles qui disparaissent © Disney

 

La bande-annonce du film Pollen © Disney

 

La pollinisation par les insectes existait déjà au temps des dinosaures (Ajout mai 2012)

Une étude internationale pluridisciplinaire démontre pour la première fois de manière directe la pollinisation des plantes par les insectes dès le Mésozoïque et indique l'apparition de la socialité chez les insectes Thysanoptères du Crétacé inférieur. Les scientifiques ont en effet identifié dans des morceaux d'ambre plusieurs spécimens d'insectes minuscules couverts de grains de pollen. Les résultats ont été publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Science (PNAS). Ces découvertes remarquables permettent de mieux comprendre l'origine et la mise en place de la biodiversité.

Source : L'Internaute magazine