La Soufrière de Montserrat
25/06/2010
La Soufrière de Monserrat et les éruptions successives de 1995 à 2010
Le volcanisme dans l'Arc antillais (7)
La Soufrière de Montserrat
par André Guyard
Montserrat est une île, dépendant du Royaume-Uni, qui fait partie de l’arc insulaire des petites Antilles et se situe à 80 km au nord-ouest de la Guadeloupe. L’île s'étend sur 16 km de long et 8 km de large. Seule la partie sud de l’île est active du point vue volcanique, région dominée par le dôme de Soufriere Hills, un volcan de type péléen.
Situation de Montserrat parmi les petites Antilles
(Google Earth)
Montserrat était souvent décrite comme l'île d'émeraude des Caraïbes, à cause de sa ressemblance avec l'Irlande côtière et des descendants irlandais de la plupart des premiers colonisateurs européens.
Le dôme actif de la Soufrière de Montserrat
(Cliché Jacques-Marie Bardintzeff, mars 1999)
Depuis juillet 1995, Soufriere Hills subit une importante activité volcanique, caractérisée par l'émergence d'un dôme accompagné de nuées ardentes, d'émissions de cendres et de coulées de débris, ainsi que de lahars.
Le lahar qui a dévalé Tar River a formé un véritable delta
(Cliché Jacques-Marie Bardintzeff, mars 1999)
La capitale Plymouth était, jusqu'en 1995, la principale agglomération de l'île de Montserrat. Elle a été détruite et les deux tiers de la population de l'île ont été contraints de quitter leurs habitations en raison des éruptions du volcan de la Soufrière, qui ont commencé le 18 juillet 1995. Plus de quatre ans après son évacuation (début avril 1996), la population, environ 4000 personnes qui vivaient dans la région proche du volcan reste toujours éloignée de la zone d'activité.
Le volcan a connu une autre éruption le 30 décembre 2008 et son dôme a explosé le 11 février 2010, entraînant des nuées ardentes et projetant une épaisse colonne de cendres à plus de 10 000 mètres d'altitude. En 2010, la zone sud de l'île avec l'ancienne capitale est toujours abandonnée.
Depuis la destruction totale de Plymouth le 25 juin 1997, les bâtiments gouvernementaux se situent à Brades, au nord de l'île. Dans cette région, un nouvel aéroport a ouvert en 2005 à Geralds, et une nouvelle capitale est actuellement en construction près de Little Bay.
Jacques-Marie Bardintzeff montrant l'épaisseur du dépôt de lahar dans Belham River (février 2010)
Suivies par l'équipe de Jacques-Marie Bardintzeff, les éruptions continuent encore aujourd'hui, mais à un rythme moins soutenu. Les dégâts se sont limités au sud de l'île, notamment la ville de Plymouth, ses installations portuaires et son ancien aéroport.
Cette photo aérienne donne une idée de l'ampleur des dépôts successifs de nuées ardentes et de lahars
(Cliché Jacques-Marie Bardintzeff, février 2010)
Conséquences de cette éruption sur les Antilles françaises : le nuage de cendres s'est dirigé vers la Guadeloupe entraînant la fermeture temporaire de l'aéroport de Pointe-à-Pitre le 11 février 2010. En effet, les vents ont dispersé les cendres avant de les rabattre sur la Guadeloupe. Une panne d'alizés, et toute l'île s'est recouverte d'un manteau gris, couvrant prairies, forêts, rues et toits.
Remerciements à Jacques-Marie Bardintzeff, professeur au laboratoire de Pétrographie-Volcanologie et directeur de l'équipe Planétologie, UMR CNRS IDES 8148, Université Paris-Sud (Orsay) qui nous a aimablement ouvert sa photothèque relative au volcanisme sur l'île de Montserrat.
Davantage de renseignements sur les sites de Jacques-Marie Bardintzeff :
www.lave-volcans.com/bardintzeff.html
http://44.svt.free.fr/jpg/bardintzeff.htm
À consulter également le dernier ouvrage de Jacques-Marie Bardintzeff :
Le grand livre des volcans du monde, séismes et tsunamis, Editions Orphie, 160 pages en couleur, 23,80 euros.
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