Lutte contre le campagnol terrestre en Franche-Comté
20/12/2009
Périodiquement, les campagnols pullulent et ravagent les prairies et pâturages des plateaux du Jura. En outre, ces rongeurs transmettent un parasite : l'échinocoque alvéolaire. Cet article exploite une plaquette éditée par la FREDON pour présenter les moyens de lutte contre ces pullulations.
par André Guyard
(dernière mise à jour : 8 juillet 2013)
Le rongeur constitue un ravageur et un compétiteur de l'Homme très dynamique. Occupant ou utilisant tous les habitats, y compris les plus urbanisés, il prélève, saccage ou détruit une grande part des productions humaines, exprimant pour cela une diversité de comportements qu'aucun autre ravageur n'est en mesure de développer. Par leur faible taille et leurs activités, souvent souterraines, presque toujours nocturnes, les rongeurs sont difficilement détectés jusqu'à l'apparition des dommages. En outre, ils partagent avec l'Homme nombre de parasites et de maladies. De sorte que pour se débarrasser des rongeurs, différentes techniques sont utilisées : piégeage, empoisonnement, noyade, électrocution, tir, etc.
Évolution des quantités de bromadiolone utilisée en Franche-Comté
Évolution du nombre d'animaux trouvés morts par empoisonnement aux anticoagulants
(source ONCFS 25)
Depuis le XVIIIe, des dégâts de campagnols terrestres sont attestés en Franche-Comté, mais les rythmes réguliers de pullulations ne sont enregistrés que depuis 1949. À partir des années 1960, l'importance des dégâts amène le regroupement des moyens dans un réseau « Acta-INRA-SPV-FNGPC » pour mettre en oeuvre la lutte contre ce ravageur.
Car, non contents de creuser eux-mêmes leurs galeries et construire leurs propres tumuli, les campagnols n'hésitent pas à profiter des réseaux de galeries creusés par les taupes. De sorte que la lutte contre les pullulations de campagnols passe également par la destruction de ces agents constructeurs de galeries.
En Suisse, il y a plusieurs décennies que les agriculteurs pratiquent des labourages pour ébouler les galeries et décourager campagnols et taupes.
Procéder à l'éboulement des galeries est un procédé préconisé par la Fédération Régionale de Défense contre les organismes nuisibles (FREDON) qui explore des systèmes pour repérer les réseaux souterrains des taupes. Une stratégie consiste en particulier à passer dans les pâtures un rouleau hérissé de petits cylindres qui entraînent l'effondrement des galeries, obligeant ainsi les taupes à les reconstruire et à ériger des taupinières facilement repérables. Le repérage peut se faire à vue ou par voie aérienne : ULM ou drone. Les réseaux ainsi définis sont soumis à un gazage par des sondes arrimées à un tracteur et qui n'injectent leur produit que quand elles se trouvent en présence de galeries.
* La lutte chimique curative (1970-1990)
Dans le cadre de cet objectif de lutte chimique curative, il s'agissait d'utiliser un produit efficace à court et long terme (pas de résistance), facile à utiliser, d'un faible coût, sans danger pour les utilisateurs et l'environnement. Selon ces critères et après plusieurs années d'expérimentation en laboratoire et sur le terrain, deux produits ont été utilisés : le phosphure de zinc (gaz toxique) au cours des années 1970, et la bromadiolone (anticoagulant) à partir de 1980. La lutte était organisée de façon collective par les groupements de défense contre les ennemis des cultures sous contrôle des services de Protection des Végétaux, dans le cadre d'arrêtés ministériels (1950 pour le phosphure de zinc et 1979 pour la bromadiolone). Les produits de traitement étaient disposés dans le sol sur des appâts constitués de carottes fraîches. Durant cette période, deux évolutions techniques majeures ont permis d'intervenir plus rapidement et à plus grande échelle : la mécanisation de la pose des appâts avec des charrues sous-soleuses distributrices d'appâts dès les années 1970, et la mise au point d'appâts secs (blé) comme support de la bromadiolone tout en réduisant la dose produit/ha.
Quelles sont les modalités de transfert de la bromadiolone dans les chaînes alimentaires ?
Des appâts…
Dans les galeries traitées, la persistance de la bromadiolone est courte (demi-vie [1] de 4 à 5 jours). La mise en réserve des appâts par les campagnols augmente cependant considérablement sa persistance (demi-vie de 30 à 40 jours).
Si les appâts sont distribués en quantité moindre sur les seuls terriers isolés à très faible densité, les résidus de bromadiolone dans les campagnols sont 10 à 20 fois plus faibles !
[2] Densité relative de campagnols au-dessus de laquelle les traitements à la bromadiolone sont interdits.
… jusqu'aux prédateurs
Les 2 scénarios évaluent le risque encouru par un renard consommant 6 campagnols dans une parcelle traitée « en plein » (rouge) et « au terrier » à très faible densité (vert). Les calculs menés à partir des mesures d'intoxication des campagnols en nature indiquent un risque d'empoisonnement bien plus élevé lors des traitements « en plein ».
* Les limites de la lutte curative chimique (1990-1998)
Grâce à ces améliorations techniques et la mise en place de réseaux de surveillance, il apparaît possible, à l'époque, d'intervenir de façon coordonnée sur le campagnol terrestre dès qu'il atteint le seuil de « nuisibilité » : seuil à partir duquel les dégâts sont suffisamment importants pour que la lutte chimique soit rentable (environ 200 campagnols/ha).
Cependant, dans le cadre d'un contrat régional puis interrégional (1992-1999), la conception de la lutte évolue. Les scientifiques proposent d'engager une démarche systémique pour s'attaquer aux causes des pullulations : modification des pratiques agricoles, protection des prédateurs, lutte précoce.
Ces préconisations ne seront pas appliquées durant la décennie 1990, et la lutte chimique à grande échelle, de façon massive, interviendra pendant les pullulations de 1996-1998. Ces traitements sur de grandes surfaces (60 000 ha sur le Jura et le Doubs) vont provoquer l'empoisonnement massif des prédateurs (buses, renards et milans royaux) et de gibier. Ces dégâts sur la faune sauvage sont à l'origine d'un conflit entre agriculteurs, associations de défense de la nature et chasseurs, conflit qui nécessitera l'intervention des Ministères "Aménagement du Territoire et de l'Environnement" et "Agriculture et Pêche".
Concernant la lutte chimique, quatre types de problèmes peuvent être distingués.
Le premier est lié aux effets directs des traitements sur des espèces non-cibles, suite à la consommation d'appâts empoisonnés. Il touche essentiellement des espèces dont les régimes alimentaires sont proches de ceux des rongeurs : lapins, lièvres, etc. (Holler et Lefebvre, 1981 ; Poché, 1988).
La comparaison des deux histogrammes ci-dessous montre l'incidence directe des quantités de bromadiolone utilisées sur la mortalité du gibier. Des doses progressivements réduites d'anticoagulants entraîne une mortalité décroissante chez les espèces non-cibles (données centralisées par le réseau SAGIR (surveillance sanitaire de la faune sauvage).
Le deuxième problème est constitué par les risques liés aux traitements à base d'anti-coagulants et concerne les prédateurs naturels du campagnol (= toxicité secondaire). Le campagnol consomme les graines traitées à la bromadiolone et concentre le produit dans son foie. Il meurt 4 à 10 jours après le traitement. Les espèces consommant des animaux empoisonnés par les appâts sont des carnivores sauvages, des rapaces, parfois des sangliers et des animaux domestiques (Townsend et al., 1984 ; Lund et Rasmussen, 1986 ; Grolleau et al., 1989 ; Tkadlec et Rychnovsky, 1990 ; SAGIR, 1992 ; 1994 ; 1997). Les prédateurs s'intoxiquent en consommant ces campagnols (morts ou vivants), les consommateurs humains en ingérant le foie d'animaux sauvages intoxiqués (comme les sangliers) et les herbivores en consommant des graines traitées.
L'hermine est un prédateur privilégié de campagnols
Un troisième problème concerne le développement de mécanismes de résistance aux pesticides utilisés les plus couramment (des anticoagulants). Dans le cas des rongeurs, le nombre élevé de générations par an augmente, en effet, comme chez les insectes, le risque d'apparition de cas de résistance (Thijssen, 1995). Si ce dernier problème n'a encore qu'un impact limité, les deux premiers en revanche engendrent des inconvénients déjà flagrants non seulement d'un point de vue agronomique et écologique, mais aussi parce que la stratégie du "tout chimique" est de plus en plus difficilement acceptée par une opinion publique qui souhaite une production agricole "respectueuse de l'environnement".
En dernier lieu, le manipulateur de pesticides encourt également des risques. La bromadiolone est un anti-coagulant. Produit peu volatile, insoluble mais dispersable dans l'eau qui se dégrade plus ou moins vite dans le sol. Il existe un risque d'intoxication à la bromadiolone à dose forte. Dose unique tolérée maximum : 1 mg/kg chez le rat et le lapin et 10 mg/kg chez le chien. La bromadiolone est absorbée par voie cutanée, par voie digestive ou par voie aérienne. Elle s'accumule dans le foie où elle est éliminée, une première partie très rapidement (2 à 8 jours) et le reste très lentement : 70 à 140 jours, selon le cas.
Les effets sont une tendance au saignement lors d'une intoxication modérée et des hémorragies foudroyantes lors d'une intoxication grave, qui apparaissent de un à plusieurs jours après l'intoxication.
De sorte que la lutte chimique, si elle sauvegarde à court terme la production fourragère, reste dangereuse pour l'utilisateur et la faune sauvage. Mais surtout, elle ne résout pas le problème des cycles de pullulation sur le long terme. Un changement de stratégie de lutte s'impose alors : abandon de la lutte curative, mise en place de la lutte préventive. Il faut intégrer la lutte chimique raisonnée dans une stratégie globale visant à diminuer le risque, en agissant sur les facteurs de déclenchement des cycles, modifier les itinéraires techniques en introduisant labours et rotations culturales et effectuer des aménagements paysagers.
* La lutte préventive depuis 1999
La lutte préventive a pour objectif de maintenir le niveau de populations du campagnol terrestre suffisamment bas pour éviter les pullulations. Pour cela, il faut impérativement intervenir obligatoirement dans les secteurs de démarrage, le plus tôt possible dans le cycle, avant la phase de croissance et chaque fois que les niveaux de population dépassent un certain seuil et agir individuellement dans un cadre collectif rigoureux en responsabilisant les exploitants. Les avantages de cette techniques sont immédiats. On limite ainsi les surfaces à traiter et le temps d'intervention, ; on réduit les coûts et l'on préserve la faune non ciblée.
Un tel objectif nécessite des actions à court terme (lutte précoce) et des modifications à plus long terme (protection des prédateurs, modification des pratiques agricoles). Les méthodes alternatives de lutte sont privilégiées et la lutte chimique n'est conservée qu'en appui aux autres méthodes, on parle alors de lutte raisonnée.
Elle a fait l'objet de deux plans d'actions de 1999 à 2006, validés par les différents partenaires "usagers de la nature". Ces plans d'actions comportent l'information et la formation des agriculteurs à la lutte précoce, la prévision et l'encadrement des luttes, la recherche et le développement. L'intérêt de ce programme est de mener conjointement la recherche, l'expérimentation et le plan de lutte, en prenant en compte les aspects agronomiques, écologiques et économiques.
Ce changement de stratégie est accompagné de mesures règlementaires en particulier l'établissement d'un seuil de population de campagnol au-dessus duquel les traitements chimiques sont interdits.
Évolution des quantités de bromadiolone utilisée en Franche-Comté
Évolution du nombre d'animaux trouvés morts par empoisonnement aux anticoagulants
(source ONCFS 25)
L'évolution de la méthode de lutte en Franche-Comté est très proche de celle des cantons suisses voisins (Neufchâtel et Jura). Dans ces cantons, les pullulations sont apparues dans la décennie 1970. Au cours de la "grande" pullulation de 1980, la lutte chimique (appâts secs à base de bromadiolone) est rendue obligatoire. La majorité des prairies a été traitée, provoquant de nombreux empoisonnements d'animaux domestiques et sauvages. C'est la fin de la lutte chimique massive. Une stratégie de lutte préventive est alors mise en place. Elle est fortement encadrée et reste basée sur la lutte précoce avec un seuil au-delà duquel il est interdit de traiter. Depuis 1983, aucune atteinte à la faune sauvage n'a été observée dans le Canton de Neufchâtel, et pour l'instant, aucune pullulation de grande envergure n'a été constatée.
Conclusion
Dans le cas de phénomènes cycliques, l'évolution dans le temps et la comparaison entre régions, sur une longue période permet de mieux comprendre les phénomènes et de faire évoluer la stratégie de lutte. Toutefois, il reste nécessaire de situer les événements dans le contexte local de l'époque. Le contexte humain, agronomique et écologique du monde rural a fortement évolué en un demi-siècle. Les évolutions restent longues à mettre en pratique en raison de l'essence même du phénomène, alors que l'on demande des solutions immédiates.
En Franche-Comté, la guerre contre le Campagnol s'organise autour de la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes nuisibles (FREDON).
Cet aperçu historique fait apparaître aussi l'évolution de l'approche : d'une question agricole sur un ravageur, il a fallu aborder les aspects écologiques avec de nombreux partenaires.
Remerciements : à Patrick Giraudoux, professeur au laboratoire de chrono-environnement de l'Université de Franche-Comté qui m'a fourni des documents et conseillé dans la rédaction de cet article.
- ARMENGAUD J., LAVERNE X., DUPONT Y., 1999. Mission interministérielle sur les pullulations de campagnols terrestres dans le Haut-Doubs. Ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement & Ministère de la pêche et de l'agriculture.
- BOLE M. & COTTET M., 2004. Dossier : Le Campagnol, une calamité. BT, Magazine documentaire n° 1158, PEMF. pp 2-33.
- BOUSQUET C., 2004. Mise au point de la méthodologie du réseau écologique régional de Franche-Comté. DIREN Franche-Comté, Certificat de géomatique. 36 p.
- DELATTRE P., GIRAUDOUX P. (2009). Le campagnol terrestre - Prévention et contrôle des populations.Editeur : Quae éditions, Collection : Savoir faire. 263 p.
- Conseil régional de Franche-Comté, INRA, 2002. Actes du Colloque du 26 novembre 2002 - Prairies d'altitudes et pullulations de campagnols - Pratiques de lutte et enjeux environnementaux.
- DRAF Franche-Comté, 2003. La lutte contre les pullulations du campagnol terrestre en Franche-Comté. Projet. 7 p.
- FREDON Franche-Comté, DRAF Franche-Comté, DIREN Franche-Comté, INRA juin 2006. Plaquette : Le Campagnol terrestre en Franche-Comté, 2000-2006 : de la lutte chimique… à la lutte raisonnée. 36 p. On trouvera dans cette plaquette une bibliographie et la liste des contributeurs.
- MAAPAR, DIREN Franche-Comté, DDASS du Doubs et ISTE. Plaquette : Le campagnol terrestre : Comment faire pour qu'il ne devienne pas un fléau ?
- MIOT S., DELATTRE P. (2010). Les rongeurs en vergers de production biologique : méthodes de lutte préventive et continue. courrier de l'environnement de l'INRA n° 58, 55-68.
Liens :
Voir égalementsur ce même blog : Le campagnol terrestre prévention et contrôle des populations
Ajout du 8 juillet 2013 Intervention du député du Doubs Éric Alauzet
M. Éric Alauzet attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur la contradiction existant entre le maintien, par l'Union européenne, d'un fort quota de surfaces toujours en herbe (STH) subventionnées par la prime à l'herbe, et la nécessité de lutter de manière « raisonnée », en utilisant des méthodes alternatives aux méthodes chimiques contre les campagnols, dans les régions orientées vers l'élevage allaitant et soumises à une forte pullulation des rongeurs nuisibles comme l'est la Franche-Comté.
En effet, la région franc-comtoise est une région pilote et engagée en faveur de l'expérimentation de méthodes alternatives à la bromadiolone pour lutter contre les campagnols (piégeage, labour, alternance fauche-pâture, favorisation de la prédation, etc.), mais cette démarche trouve ses limites dans le fait que plus de 90 % de la surface agricole des deuxième et troisième plateaux francs-comtois est occupée par des surfaces toujours en herbe sur lesquelles les méthodes mécaniques destinées à déranger le rongeur ne peuvent être pratiquées au regard de la conditionnalité des aides européennes. Cette monoculture est problématique, car elle est précisément un élément favorisant la pullulation des campagnols terrestres.
De nombreux travaux de recherche ont en effet permis de comprendre que le premier facteur déterminant favorisant leur pullulation est la proportion de surfaces toujours en herbe (STH) sur la surface agricole totale (SAU). Ainsi, quand ce ratio dépasse 80 % à 85 % à l'échelle régionale, les risques de pullulation augmentent considérablement, et ce surtout si l'hétérogénéité paysagère est faible.
Au regard de ce constat scientifique, la diminution du rapport STH-SAU, tout en augmentant l'hétérogénéité paysagère par l'introduction en mosaïque d'une proportion de terres cultivées de l'ordre de 5% à 10 % de la SAU, pourrait s'avérer bénéfique dans la recherche de solutions alternatives à la lutte contre le rongeur dans les secteurs les plus touchés.
Toutefois, cette solution se heurte aux contraintes administratives liées à la référence de la prime herbagère agroenvironnementale (PHAE), introduite par la PAC, et dont l'objectif est de stabiliser les surfaces en herbe et d'y favoriser des pratiques respectueuses de l'environnement des engagements pris sur cinq ans en contrepartie d'une rémunération. Sans contredire cet objectif, ni remettre en cause la vocation laitière régionale, il apparaît nécessaire d'introduire de la souplesse dans ce dispositif de « gel » des STH, afin que les agriculteurs des secteurs les plus touchés par les rongeurs aient la possibilité de convertir 5 % à 10 % de la surface de leurs exploitations en cultures rotatives de céréales.
Cette mesure présenterait plusieurs avantages.
D'une part, elle favoriserait des techniques de lutte alternative contre les rongeurs en gênant leur installation ou leur réinstallation, non par le recours au traitement chimique des surfaces par la bromadiolone, mais bien par la mise en place d'une réflexion en amont sur les structures paysagères les mieux à même de répondre à cette problématique ;
d'autre part, en pratiquant la rotation des cultures, en adaptant les semences aux contraintes climatiques régionales (tritical par exemple) et en limitant l'utilisation d'intrants, elle pourrait favoriser l'autonomie fourragère des exploitations laitières, tout en améliorant la biodiversité régionale.
Il lui demande quelles mesures il envisage de prendre afin d'introduire de la souplesse dans le règlement de la PAC fixant le quota de référence sur l'herbe, de manière à ce que la problématique du campagnol terrestre, particulièrement dévastatrice dans certaines régions, puisse être prise en compte à l'amont dans le dispositif de gestion des surfaces en herbe.
Réponse du Ministère :
Les prairies permanentes exploitées et déclarées par un exploitant au titre de la politique agricole commune doivent respecter les bonnes conditions agro-environnementales inscrites dans le cadre de la conditionnalité des aides. La régénération d'une prairie permanente, c'est-à-dire le labour de la prairie suivi d'une réimplantation en herbe (ou une autre production fourragère herbacée), est considérée comme une pratique normale de gestion agronomique de la prairie ne remettant pas en cause le caractère « permanent » de la prairie. Par conséquent, cette pratique n'est pas concernée par les mesures de gestion administratives relatives au maintien des pâturages permanents. Le retournement d'une prairie permanente visé par l'exigence de maintien des surfaces en herbe consiste en une opération de labour suivi de l'implantation d'une culture non fourragère. Par ailleurs, les surfaces en prairies permanentes peuvent aussi être engagées volontairement en prime herbagère agroenvironnementale (PHAE) par l'exploitant. D'une durée de 5 ans, un tel contrat comporte l'obligation suivante : « la destruction des prairies permanentes engagées, notamment par le labour, est interdite. Seul un renouvellement par travail superficiel du sol est autorisé ». Tout manquement à cette obligation a pour conséquence la résiliation des surfaces correspondantes et le remboursement des sommes indûment perçues depuis le début du contrat, assorties éventuellement de pénalités.
Les dégâts provoqués par les campagnols peuvent être reconnus comme des cas de force majeure permettant une adaptation du cahier des charges de la PHAE à certaines conditions : l'exploitant doit signaler les dégâts dès leur survenue, la direction départementale des territoires doit vérifier la réalité des dégâts déclarés et ces dégâts doivent être localisés au sein de la zone de dégâts causés parles campagnols définie par le service régional de l'alimentation. Alors, en cas d'implantation de céréales fourragères sur une parcelle engagée en PHAE, la surface correspondante est résiliée sans pénalité, ni remboursement. Cette dérogation ne dédouane pas pour autant les exploitants de maintenir leur référence « pâturage permanent » au titre de la conditionnalité. Par ailleurs, afin de permettre la lutte mécanique contre les campagnols, il est possible d'accepter un retournement de prairie permanente si une prairie est réimplantée, si un plan de lutte contre les campagnols a été mis en oeuvre par le préfet et si l'exploitant adhère à un organisme de lutte.
1 commentaire
Je remercie ce site car sa ma porte beaucoup de truc et sa ma aide de comprend beaucoup de mot en français je remercie l'acteur de ce site que Dieu vous benisez
Les commentaires sont fermés.