Le Phalarope à bec étroit
06/10/2009
Phalaropus lobatus (Scolopacidés)
par André Guyard
Les Phalaropes sont de gracieux limicoles, d’une taille d’une quinzaine de cm, nageant avec vivacité souvent en virant sur eux-mêmes en eau peu profonde, créant ainsi un tourbillon pour amener à la surface le plancton dont ils se nourrissent.
L’espèce niche en groupes dans les zones humides, les îles des rivières et les plages aux bords des lacs dans le nord de l'Europe.
Le Phalarope à bec étroit est une espèce moins nordique que sa cousine à bec large. En Europe, elle niche en Islande, dans les îles écossaises, les chaînes scandinaves et la toundra nordique. En automne, elle entreprend un long trajet de migration. Grâce à un GPS pesant 0,6 g, supportable pour ces limicoles de 20 cm de long vivant l'été en Écosse et en Islande, l'Institut ornithologique suisse a pu déterminer en 2013 que l'oiseau ne migrait pas en Arabie Saoudite l'hiver comme on le pensait, mais en Équateur et au Pérou. Soit plus de 10 000 km de voyage aller.
C’est une espèce rarement observée en France le long des côtes atlantiques.
C'est la femelle qui défend le territoire tandis que le mâle construit le nid, assure seul l’incubation qui dure entre 18 et 20 jours, ainsi que l’éducation des poussins. C'est donc en toute logique, que le plumage de la femelle est plus coloré que celui du mâle.
Il arrive que la femelle ponde une seconde fois, avec un autre partenaire.
Schéma dû au talent de Sylvie Daoudal
L’extrémité de la goutte qui se trouve proche de la bouche avance alors plus que l’extrémité opposée. En rouvrant le bec, cette fois la partie « gauche » se déplace plus que la « droite ». Après un cycle de claquements de bec, la goutte progresse vers la bouche. Les chercheurs ont observé qu’il existe des angles optimaux permettant de déplacer la goutte en un petit nombre de claquements. Le Phalarope satisfait à cet idéal avec deux coups pour cinq centimètres de déplacement et ce à raison de deux gouttes par seconde. D’autres oiseaux (bécasseaux, échasses) dont ce n’est pas le seul mode d’alimentation, ont besoin de cinq à sept coups. Malgré la gravitation, l’eau ne tombe pas, retenue par les aspérités de la surface du bec (telles les gouttes de pluie sur les vitres verticales).
Une belle mais fragile adaptation : les chercheurs soulignent l’extrême sensibilité de ces espèces à la pollution des eaux. La présence de savon ou d’huile modifierait les conditions de mouillage de l’eau, au point d’empêcher l’ascension des gouttes et de leur contenu dans le bec. L’espèce est également menacée par le drainage des zones humides, l’intensification des habitats, les dérangements humains, les inondations et la prédation, notamment par le Labbe parasite (Stercorarius parasiticus).
Pour en savoir plus : http://www.oiseaux.net/oiseaux/phalarope.a.bec.etroit.html
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