Le Bouquetin des Alpes
05/10/2009
Capra ibex
(famille des Bovidés, Sous-famille des Caprinés)
par André Guyard
Bouquetin mâle, chef d'une harde d'une quarantaine d'individus
Bovidé de la sous-famille des chèvres (caprinés), ses membres puissants et ses pieds dont la sole est large et très élastique permettent au Bouquetin des Alpes de se déplacer dans les rochers avec une aisance impressionnante, bien plus importante que celle du Chamois (voir ci-dessous les photos d'escalade de la digue d'un barrage). L’absence de membranes interdigitales, entre les sabots, accentue sa portance sur le rocher. Le Chamois, qui est muni de ces membranes, est beaucoup plus adroit dans la neige.
Voici le barrage de Cingino en Italie,
mais regardez de plus près…
(photo DR)
La paroi du barrage est constellée de bouquetins !
(photo DR)
Les bouquetins aiment broûter les mousses
et lichens et lécher les concrétions salines
qui se forment sur la paroi du barrage
(photo DR)
Le mâle
Bouquetin mâle ou Bouc
Un vieux solitaire en pleine rumination
Un vieux solitaire en pleine rumination
Tout comme le Chamois, le Bouquetin mâle est appelé bouc. Il mesure entre 75 et 90 cm au garrot pour une longueur, du museau à la queue, comprise entre 140 et 160 cm. Selon la saison, le mâle adulte pèse entre 65 et 100 kg. Le bouc, trapu, possède de courtes mais solides pattes, un cou massif, des yeux assez écartés et une barbiche qui se détache de toute la largeur du menton, plus longue en hiver qu’en été.
Dès l’âge de trois mois, la tête du mâle s’orne de cornes persistantes, recourbées vers l’arrière et plus ou moins divergentes selon les individus et les populations. Ces cornes grandissent toute la vie en se parant de nodosités, aussi appelées bourrelets de parure. Lors de la mort de l’animal, elles peuvent atteindre un mètre de longueur et peser près de 5 kg la paire.
Dès l’âge de trois mois, la tête du mâle s’orne de cornes persistantes, recourbées vers l’arrière et plus ou moins divergentes selon les individus et les populations. Ces cornes grandissent toute la vie en se parant de nodosités, aussi appelées bourrelets de parure. Lors de la mort de l’animal, elles peuvent atteindre un mètre de longueur et peser près de 5 kg la paire.
La femelle
Étagne et éperlous
Femelles et jeunes restent en hardes,
Femelles et jeunes restent en hardes,
accompagnés de jeunes mâles et du mâle dominant
La femelle, également appelée étagne, est plus petite et plus fine que le mâle. Elle mesure entre 70 et 78 cm de hauteur au garrot pour une longueur comprise entre 105 et 145 cm. Son poids varie entre 35 et 50 kg. La tête, ressemblant à celle de la chèvre domestique, est également pourvue de cornes. Cependant, contrairement au mâle, ces cornes sont beaucoup plus minces et courtes et ne s’ornent pas de bourrelets. Elles ne mesurent que 20-25 cm (30 au maximum) et ne pèsent que 100 à 300 g la paire, au maximum.
Reconnaissance des sexes
À partir de l’âge de deux ans, le dimorphisme sexuel est suffisamment marqué pour que la détermination des sexes en nature soit possible. Avant cet âge, la détermination du sexe est plus délicate et repose essentiellement sur un examen attentif des cornes : celles des éterlous (jeunes mâles) sont plus épaisses à la base (du fait de l’apparition des premières nodosités), tandis que celles des éterles (jeunes femelles) sont plus minces et dépourvues de bourrelets.
Reproduction
Le Bouquetin est une espèce polygame. Les hardes mixtes commencent à se former dès le début du mois novembre, mais le rut à proprement parler ne débute réellement qu’au début du mois de décembre. Au sein de ces troupeaux, il se crée une hiérarchie.
Reconnaissance des sexes
À partir de l’âge de deux ans, le dimorphisme sexuel est suffisamment marqué pour que la détermination des sexes en nature soit possible. Avant cet âge, la détermination du sexe est plus délicate et repose essentiellement sur un examen attentif des cornes : celles des éterlous (jeunes mâles) sont plus épaisses à la base (du fait de l’apparition des premières nodosités), tandis que celles des éterles (jeunes femelles) sont plus minces et dépourvues de bourrelets.
Reproduction
Le Bouquetin est une espèce polygame. Les hardes mixtes commencent à se former dès le début du mois novembre, mais le rut à proprement parler ne débute réellement qu’au début du mois de décembre. Au sein de ces troupeaux, il se crée une hiérarchie.
Le dominant, généralement le mâle le plus âgé mais surtout le plus fort, se réserve le droit de saillir les femelles de son choix. Les autres mâles sont donc obligés d’attendre que le dominant soit occupé avec une étagne ou de ruser pour couvrir une autre femelle ! Lorsqu’un mâle de force équivalente conteste cette primauté, c’est le combat. Rarement violent, le choc des cornes peut néanmoins s’entendre à plus d’un kilomètre de distance. Mais ces combats se produisent aussi entre les mâles de tous âges.
Ainsi, cette hiérarchie fait que les plus jeunes ont moins de chance de se reproduire, alors qu’ils se montrent beaucoup plus excités et importuns envers les femelles que leurs aînés. Lorsque la femelle désire se faire couvrir, elle manifeste sa soumission en frétillant la queue. Plusieurs coïts sont effectués en quelques heures.
Des conditions météorologiques difficiles en début d’hiver, empêchant les mâles de rejoindre les femelles, peuvent entraîner des accouplements plus tardifs, jusqu’en février. Bien sûr, ils provoquent des mise bas retardées, courant juillet (au lieu de début juin). À la fin du rut qui se termine généralement début janvier, les animaux se montrent particulièrement fatigués car ils mangent très peu durant cette période.
La mise bas s’effectue tous les ans pour chaque femelle après 165 à 170 jours de gestation. Les naissances interviennent généralement au début du mois de juin, mais peuvent s’échelonner entre la fin du mois de mai et la mi-juillet.
L’étagne met bas un seul cabri généralement, mais des jumeaux peuvent être observés dans certaines colonies, notamment dans les plus jeunes. L’allaitement dure deux à trois mois, mais peut se prolonger durant l’hiver (jusqu’en janvier parfois). La longévité potentielle extrême est estimée à 25 ans chez le Bouquetin des Alpes. La femelle, par son mode de vie, aurait une espérance de vie légèrement supérieure à celle du mâle.
Habitat
Le Bouquetin des Alpes est un animal de rocher. Il s’épanouit sur les adrets (versants tournés au sud), dans de grandes parois rocheuses abruptes, riches en surplombs, couloirs, vires... Dans les massifs élevés, il se tient généralement entre 2400 et 3300 mètres, mais, sur ces mêmes massifs, on peut le voir évoluer 1000 mètres plus bas. Le Bouquetin n’aime pas la neige et ne franchit jamais de grands névés ou de glaciers.
Nourriture
En haute montagne, les plantes herbacées constituent la base principale de l’alimentation du Bouquetin des Alpes : poacées, fabacées, astéracées et cypéracées. Mais il ne dédaigne pas pour autant les feuilles et les jeunes pousses d’arbustes de l’année. Les hardes de bouquetins n’hésitent pas à se mêler aux troupeaux de chèvres domestiques comme au Refuge de Trébentaz sur le GR5 au-dessus de Châtel (Haute-Savoie). Le Bouquetin absorbe souvent de l’eau sous forme de neige ou de rosée, mais boit (dans un ruisseau ou une flaque) très rarement.
Des conditions météorologiques difficiles en début d’hiver, empêchant les mâles de rejoindre les femelles, peuvent entraîner des accouplements plus tardifs, jusqu’en février. Bien sûr, ils provoquent des mise bas retardées, courant juillet (au lieu de début juin). À la fin du rut qui se termine généralement début janvier, les animaux se montrent particulièrement fatigués car ils mangent très peu durant cette période.
La mise bas s’effectue tous les ans pour chaque femelle après 165 à 170 jours de gestation. Les naissances interviennent généralement au début du mois de juin, mais peuvent s’échelonner entre la fin du mois de mai et la mi-juillet.
L’étagne met bas un seul cabri généralement, mais des jumeaux peuvent être observés dans certaines colonies, notamment dans les plus jeunes. L’allaitement dure deux à trois mois, mais peut se prolonger durant l’hiver (jusqu’en janvier parfois). La longévité potentielle extrême est estimée à 25 ans chez le Bouquetin des Alpes. La femelle, par son mode de vie, aurait une espérance de vie légèrement supérieure à celle du mâle.
Habitat
Le Bouquetin des Alpes est un animal de rocher. Il s’épanouit sur les adrets (versants tournés au sud), dans de grandes parois rocheuses abruptes, riches en surplombs, couloirs, vires... Dans les massifs élevés, il se tient généralement entre 2400 et 3300 mètres, mais, sur ces mêmes massifs, on peut le voir évoluer 1000 mètres plus bas. Le Bouquetin n’aime pas la neige et ne franchit jamais de grands névés ou de glaciers.
Nourriture
En haute montagne, les plantes herbacées constituent la base principale de l’alimentation du Bouquetin des Alpes : poacées, fabacées, astéracées et cypéracées. Mais il ne dédaigne pas pour autant les feuilles et les jeunes pousses d’arbustes de l’année. Les hardes de bouquetins n’hésitent pas à se mêler aux troupeaux de chèvres domestiques comme au Refuge de Trébentaz sur le GR5 au-dessus de Châtel (Haute-Savoie). Le Bouquetin absorbe souvent de l’eau sous forme de neige ou de rosée, mais boit (dans un ruisseau ou une flaque) très rarement.
Bibliographie :
* CRAVE et Parc national des Écrins, 1995. - Faune Sauvage des Alpes du Haut Dauphiné - Atlas des vertébrés - Tome 1. 303 p.
* DRAGESCO Éric, 1995. - La vie sauvage dans les Alpes. - Éditions Delachaux et Niestlé. 239 p.
* KRAMMER Mathieu, 2003. – Le Bouquetin des Alpes, Capra ibex ibex. www.bouquetin-des-alpes.org.
* ONCFS, 1997. - Le Bouquetin des Alpes. - Brochure technique de l’ONCFS n°24. 32 p.
* Publications de l’École moderne française et des parcs nationaux de France, BT Nature, 1991. - Le Bouquetin. 39 p.
* SCHILLING D., SINGER D. & DILLER H. 1986. – Guide des Mammifères d’Europe. Éditions Delachaux et Niestlé. 280 p.
* WEBER Éric, 1994. - Sur les traces des Bouquetins d’Europe. - Éditions Delachaux et Niestlé. 176 p.
* http://fr.wikipedia.org/wiki/Bouquetin
Vidéo et photos prises dans le Parc National du Mercantour par André Guyard. On trouvera sur internet de nombreux sites, souvent élaborés par des naturalistes passionnés et beaucoup plus complets que ce simple aperçu.
4 commentaires
Bonjour
Grand randonneur en haute savoie, secteur des contamines, j'ai fait la connaissance du bouquetin et en ai vu beaucoup, je souhaiterais savoir ce qu'il faut faire quand on es face a un bouquetin qui est a 50 cm de vous. Faut il en avoir peur ? Est il dangereux ? Que faire ?
Merci pour vos réponses
Patrick DOLBEAU
06 89 98 35 49
Bonjour,
Bien que les bouquetins soient habitués à l'espèce humaine dans les zones où ils ne sont pas chassés, je pense qu'il vaut mieux éviter de s'intercaler entre un mâle dominant et le reste du troupeau. Dans ces conditions, vu la robustesse de l'animal et la taille de sa paire de cornes, l'exercice peut présenter certains risques.
Bonjour, la navigation sur Internet, j'ai vu une photo d'une bouquetin, ce qui je pense est une course de bouquetines, de la rareté de la matière est que la photo a été d'Ordesa et a été faite récemment, alors que je ne comprends pas bien de ce que je vous offre mes doute. Si elle est l'esprit réel une bouquetin de montagne, dont je pense que oui, ne pas ces bouquetines étaient éteintes dans les Pyrénées? Est-il être re-publié des bouquetines Ordesa ou de retourner tout seul?
J'ai entendu dire que vous pouvez voir et de groupes de bouquetines de montagne près de Saragosse (nord de l'Espagne) et certains parlent du fait qu'ils en sont venus à Mont Moncayo (Sistema Ibérico) ou non, mais je savais que j'avais des bouquetines dans les Pyrénées à nouveau.
Je commande le lien vers la photo que vous dites. Merci beaucoup.
http://www.flickr.com/photos/68261066@N06/6212602172/
Bonjour,
Il semble que le Bouquetin des Pyrénées ait disparu de ces montagnes depuis 1999, probablement à cause de la chasse. Peut-être que des bouquetins issus des sierras espagnoles ont été réintroduits dans le Parc National d'Ordesa. Mais je l'ignore.
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