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06/01/2018

Greffe de tissu ovarien : les espoirs se confirment

Greffe de tissu ovarien :

les espoirs se confirment

 

(Article publié dans le numéro 274 de janvier 2018 de "En Direct"

le journal de la recherche et du transfert de l'Arc jurassien

par Clotilde Amiot)

 

La greffe de tissu ovarien représente une formidable avancée pour les femmes ayant à subir des traitements impliquant la perte de leur fertilité. L’espoir d’une grossesse après la maladie se concrétise aujourd’hui grâce au programme national de recherche clinique DATOR, placé sous la responsabilité du CHU de Besançon.

 

Nécessitant le recours à des molécules et/ou à des dosages particulièrement toxiques, certains traitements, notamment de chimiothérapie, sont à l’origine d’insuffisances ovariennes conduisant parfois à la stérilité. Parmi les mesures de préservation de la fertilité proposées, la congélation de tissu ovarien est la seule technique s’adressant à la fois aux femmes et aux fillettes prépubères ; elle peut être réalisée rapidement sans que la chimiothérapie soit différée. En France, le programme de recherche clinique DATOR(1), lancé en 2013, est piloté par le service de biologie et médecine de la reproduction, cryobiologie, du CHU de Besançon, qui dès 2009 avait fait la preuve de son excellence dans le domaine : c’est là que le premier bébé français naissait après conservation et greffe de tissu ovarien chez une patiente. Trois enfants sont nés depuis à Besançon grâce à cette technique.

 

« Le protocole, auquel dix-sept centres participent, a relancé l’activité de la greffe en France, après que la loi de 2008 a imposé un cadre très strict aux protocoles de recherche clinique ayant recours à du tissu ovarien congelé », raconte le Dr Clotilde Amiot, responsable de l’Unité de conservation des tissus germinaux, thérapie cellulaire et tissulaire au CHU de Besançon, et coordinatrice du programme DATOR.

 

greffe-de-tissu-ovarien.jpg

Faire-part de naissances

 

Le tissu ovarien prélevé est congelé puis conservé dans de l’azote liquide, sous forme de fragments qui seront greffés par cœlioscopie le moment venu. Le recul n’est pas encore suffisant pour arrêter des chiffres définitifs, mais les premiers résultats sont encourageants : sur les trente-six patientes incluses dans le protocole, vingt-trois ont pu bénéficier d’une greffe, ayant donné lieu à douze grossesses, dont quatre sont en cours, et à la naissance de sept enfants. La mise en œuvre de DATOR suppose de nombreuses études périphériques concernant notamment le suivi des patientes. Elle va aussi de pair avec des recherches fondamentales, comme celle menée au sein du laboratoire Interactions hôte-greffon-tumeur & ingénierie cellulaire et génique, sur la qualification des tissus ovariens. « La qualification fonctionnelle établit si le tissu est viable et sa vascularisation ultérieure possible ; elle estime si la greffe est envisageable, explique Clotilde Amiot. La qualification carcinologique vérifie l’absence ou la présence de cellules cancéreuses dans le greffon ». Sur cet aspect, une technique novatrice de cytométrie en flux a été mise au point au laboratoire pour détecter les cellules cancéreuses à partir de marqueurs présents à leur surface, et peut s’appliquer à toutes les formes de leucémies, ce qui n’est pas le cas des méthodes de biologie moléculaire habituellement employées.

 

La présence de cellules cancéreuses interdit la greffe. Pour contourner cet obstacle, les chercheurs tentent aujourd’hui de dissocier les composants du tissu ovarien pour en isoler les follicules, qui sont des précurseurs des ovocytes. La réimplantation de ces seuls follicules pourrait constituer une alternative à la reconstruction d’un tissu permettant en toute sécurité de restaurer la fonction ovarienne chez les patientes concernées.

 

(1)  Développement de l’autogreffe de tissu ovarien dans le but de restaurer la fonction ovarienne.

 

Contact : Clotilde Amiot - Laboratoire Interactions hôte-greffon-tumeur & ingénierie cellulaire et génique - EFS / UFC / INSERM - Tél. 03 81 21 86 98.

Conséquence des pluies de janvier 2018 : le Trou des Gangônes (Jura) déborde

Une conséquence des pluies continues

de janvier 2018 en Franche-Comté :

le Trou des Gangônes déborde

 

Situé sur la commune de La Frasnée (Jura), le Trou des Gangônes est un gouffre servant de trop-plein à la source du Drouvenant sous-jacente. En période d'étiage, on peut descendre à - 62 m, jusqu'à atteindre un plan d'eau. En 1973, un spéléo a pu plonger dans ce siphon sur 40 m de profondeur, soit jusqu'à la cote -102 par rapport à l'orifice.

 

Lors des fortes pluies comme en janvier 2018, la cavité se remplit totalement, et l'eau dégorge à l'orifice. Ce phénomène est peu fréquent et de courte durée : rares sont ceux qui ont pu l'observer. Pascal Juif est de ceux-là. Ci-dessous l'une des photos qu'il a prise le 5 janvier 2018.

 

2018-01-05+bouillonnement au gouffre des Gangônes-Pascal Juif.jpg

Document © Pascal Juif janvier 2018